Le trèfle, une plante sauvage comestible
Ses fleurs suaves et ses feuilles au goût assez doux font du trèfle une plante comestible réputée. D’autant qu’il se déguste de la tête au pied. Sans autre forme de procès. Lagertha vous explique tout de cette légumineuse avec laquelle rien ne se perd mais tout se transforme en de bons petits mets.
Description du trèfle
On aurait presque envie de vous dire : mais qui ne sait pas à quoi ressemble un trèfle ? Enfant, je crois que nous avons tous cherché pendant des heures la perle rare à quatre feuilles (pour ma part, je n’en ai pas trouvé des masses…). N’empêche, une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal. Le trèfle des prés, ou trèfle rouge, présente un léger duvet de poils. Sachez qu’on parle alors de plante pubescente. Ses feuilles, composées de trois folioles ovales (quatre dans de très rares cas), sont chacune marquées par un croissant blanchâtre. Tandis que les fleurs, entre roses et pourpres, parfois avec des teintes de blanc, sont disposées en grosses têtes globuleuses et denses. Leur floraison commence en mai et se termine en septembre. La plante mesure généralement de 10 à 30 cm de haut, même si on trouve des spécimens atteignant les 50 cm. Concernant le calice, c’est-à-dire l’ensemble des sépales (ces petites feuilles placées juste sous les pétales), il est composé de dix nervures principales.
Lieu de cueillette
Cette plante vivace, probablement originaire d’Espagne, dispose d’un habitat très large : on le retrouve à peu près partout en France. Elle aime les prairies, les berges des cours d’eau, les bords de route, les sols cultivées, les lisières de forêt ou encore les bois clairs. Résistant très bien au froid, on peut la rencontrer jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Plus largement cette plante comestible et commune est visible dans quasi tous les pays d’Europe (surtout le pourtour méditerranéen) mais aussi d’Amérique du Nord.
Classification du trèfle
- Famille : Fabaceae
- Genre : Trifolium
- Nom botanique : Trifolium pratense
- Noms vernaculaires : trèfle commun, herbe à vache, trèfle d’Espagne, trèfle rose, trèfle rouge, trèfle pourpre, trèfle violet, trèfle des prés
Parties comestibles
Vous le savez sans doute, toutes les plantes comestibles ne sont pas toutes mangeables à 100 %. Pour certaines on ne peut ingérer que la fleur, pour d’autres la racine est un délice mais point barre, tandis que quelques-unes ne se laissent déguster qu’au niveau des feuilles. Avec le trèfle, chacune des parties est comestible. La fleur, bourrée de nectar, est un bonbon au naturel. Les graines, nid à vitamines, peuvent-être moulues pour en faire une farine. Et les feuilles, à la saveur douce et agréable, se mangent crues ou cuites sans souci. Petit bonus, et non des moindres, le trèfle est particulièrement riche en protéines (une des raisons pour laquelle il est tant utilisé dans l’élevage des ruminants).
Recettes possibles
On pourrait vous proposer une pléthore de recettes. En effet, le trèfle, comestible à souhait, s’accommode à toutes les sauces. Sirop, salade, soupe, pizza… Cette plante est une invitation à la dégustation. Mais, si l’on ne devait retenir qu’une seule préparation, comment ne pas vous parler de la gelée de fleurs de trèfle ? Subtile et délicate, douce, ne laissant pas que le sucre s’exprimer et d’une robe à tomber, elle est des plus simples à réaliser. En voici les principales étapes :
- Rammassez les fleurs, colorées de préférence, et plongez-les dans une casserole d’eau (environ 5 cl pour un bouquet de 10 têtes) ;
- Laissez les bouillir 5 minutes environ ;
- Couvrez la casserole et réservez le tout pendant une nuit ;
- Une fois le temps écoulé, filtrez le contenu ;
- Pour voir la couleur s’empouprer, versez le jus d’un citron. Exit le maronnasse pour un rose du meilleur effet ;
- Ajoutez le sucre (la moitié du poids de l’eau versée, soit 500 g si vous avez utilisé un litre d’eau) ;
- Portez de nouveau l’ensemble à ébullition, cette fois-ci 10 minutes ;
- Et il ne vous reste plus qu’à verser le tout dans vos pots stérilisés.
Vertus du trèfle
Le trèfle rouge est particulièrement apprécié pour ses vertus diurétiques (c’est à dire qui aident l’organisme à éliminer le trop plein d’eau), sédatives (se dit des substances qui permettent de lutter contre la douleur, l’anxiété ou encore les insomnies) et antitussives (contre la toux). En phytothérapie, il est notamment utilisé pour soulager les problèmes liés à la ménopause, à l’instar de l’anxiété ou des bouffées de chaleur. Il peut aussi servir, en application externe, aux personnes atteintes d‘eczéma et de démangeaisons cutanées.
Crédit photo : CC Marie LH (photo principale) / Sandrine Rouja / Mll / Phil / Renaud Torres / Corine Bliek